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Livre d'or

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  • Le 25/04/2014 à 03:18 par Anon - Site web
    En 1986, nous avions mon mari et moi, un commerce très florissant de produits diététiques, un restaurant et un institut de beauté. rnUn jour, mon ex mari est tombé dans une librairie, sur un livre s’appelant la « Révélation d’Arès ». rnA partir de ce jour, j’ai connu l’enfer. La personnalité de mon ex-mari s’est métamorphosée, il est devenu dur, intolérant, intransigeant. Ses opinions sur la façon de s’alimenter, sur l’écologie ont radicalement changées. rnSa vision des femmes s’est modifiée. J’avais un institut de beauté et en tant qu’esthéticienne, je vendais des produits de maquillage. Il ne fallait plus que je me maquille, c’était selon lui un temps perdu et que je ne lui consacrais pas. J’étais satanique, car j’utilisais selon ses termes « les armes de Satan par la séduction perverse ». Je ne devais plus porter de vêtements trop décolletés, trop moulants, de jupes courtes, car je perdais selon ses dires, ma dignité de femme. Alors que je ne me suis jamais habillée de façon ostentatoire ou provocante. rnPuis il a voulu aller voir cet homme, Michel Potay qui se faisait appeler le « prophète Mikal », n’ayons pas peur des mots. Cet homme a parlé avec toute la « compil » céleste, Dieu, Jésus, etc… Il a écrit un livre dans un langage lapidaire, mâtiné d’arabe, de grec, de latin et de français, un mélange de la Bible et du Coran. rnrnMon ex-mari s’est mis à vouloir convertir les clients, les amis, la famille. Il faisait chambre à part, refusant toute relation sexuelle, tout dialogue, puisque j’étais pervertie et une femme indigne refusant de se soumettre à Dieu. Moi, ça me rappelle Saint Thomas d’Aquin disant que la « femme est un cloaque » et l’inquisition affirmant que les femmes n’avaient pas d’âmes. rnIl s’est mis à « missionner », c’est à dire à agir comme les témoins de Jéhovas, faisant du prosélytisme dans la rue, distribuant des tracts, achetant des livres du Sieur Potay et les donnant aux personnes. Puis, à verser 1/10 de ses revenus régulièrement tous les mois au « Prophète », bien sur tout cela sur les frais de l’entreprise. rnrnUn jour, il a décidé que je l’empêchais de vivre avec Dieu, il a quitté le domicile conjugal, il passait tous les soirs au magasin, récupérant l’argent de la caisse et me laissant mon fils et moi sans revenus. rnIl a demandé aux salariés de faire des attestations contre moi et a même pour cela fait signer mon fils sur des lettres pour me faire interner en hôpital psychiatrique. Il a dit textuellement à un de mes amis qui a enregistré la conversation téléphonique qu’il fallait me séparer de mon fils, comme cela, « ça me détruirais et on serait débarrassé de moi ». rnUn soir, en rentrant du travail avec mon fils, je l’ai trouvé habillé dans une grande tunique blanche, il avait de la bave aux lèvres et hurlait que Satan était en lui. Mon fils était effrayé et moi de colère et de peur je l’ai giflé et nous sommes partis nous réfugiés chez des amis. rnL’entreprise a fini par faire faillite car il donnait de plus en plus d’argent au « prophète » et s’occupait de moins en moins de l’entreprise. Je ne le voyait presque plus, ma vie était infernale, je n’arrivais pas à faire face à tout, mon enfant, les salariés, les clients, le travail, etc… rnJ’ai voulu demander le divorce car nous ne vivions plus ensemble, je ne savais pas où il s’était réfugié, il voulait soi-disant prendre de la distance avec moi pour être éclairé par Dieu sur les décisions qu’il devait prendre. Le syndic qui avait prononcé le redressement judiciaire avait trouvé dans la cave un m3 de livres et de tracts pour la révélation d’Arès, et elle défendait mon poste pour que tout l’ensemble du magasin soit racheté. Elle a porté plainte pour détournement de fonds. Puis du jour au lendemain, elle n’a plus voulu me recevoir, j’ai appris plus tard que des « tractations et négociations » avaient été faites pour que mon ex-mari ne soit pas poursuivi. Je me suis retrouvée seule en deuxième caution solidaire à être poursuivie pour les dettes du magasin. Il faut savoir qu’il n’y a prescription pour des dettes professionnelles qu’au bout de 30 ans. Mon ex-mari m’a rendu entièrement responsable de la liquidation judiciaire, parce que juste avant notre séparation, alors qu’il m’avait laissé avec toutes les responsabilités et sans aucun soutien, me rejetant de toute ses forces, j’ai eu une aventure. Oui, je ne m’en cache pas, oui, j’ai craqué, plus par désespoir, par dépit, par manque d’amour, par manque de respect. Pendant longtemps je me suis tue parce que je pensais qu’on ne me croirait pas sur ce qu’il m’a fait vivre. Je manquais à l’époque terriblement de confiance en moi et j’en étais encore à régler de lourds problèmes familiaux. rnJ’ai pourtant essayé de toutes mes forces de sauver mon couple, je l’ai presque traîné à une confrontation avec un médiateur conjugal. Ces personnes là, sont censées rester neutres, mais devant l’attitude d’illuminé de mon ex-mari, il m’a prise à part et m’a dit « qu’il n’y avait plus rien à faire, si ce n’est sauver ma peau ». rnrnLa liquidation judiciaire a été prononcée, j’étais caution solidaire, sans revenus, sans travail, sans argent, sans famille pour m’aider, mon fils très malade. Les banques, les fournisseurs, les huissiers se sont acharnés après moi avec une violence inouïe. Mon compte en banque, sans que je sois prévenue a été bloqué avec tout l’argent qu’il contenait, et un compte épargne aussi, je n’avais plus un sou et mon métier que j’aimais tellement était perdu. Je me suis retrouvée seule, sans aucune aide et aucune nouvelle de mon ex-mari. rnJ’étais désespérée, j’ai été la proie d’hommes peu scrupuleux, pensant comme on me l’avait bien appris, qu’une femme ne trouve son salut qu’avec l’aide d’un homme. Je voulais tellement reconstruire quelque chose et offrir à mon fils, une vie de famille sereine. rnLe « prophète » dans le journal édité pour les Pélerins, sous des propos hypocrites, prêchant un pseudo pardon, m’a traînée dans la boue. Un jour, j’ai décidé de faire paraître un article dans la presse, parce que j’en avais assez d’être poursuivie par un « X » ième huissier qui me réclamait la moitié de ce que je gagnais dans le mois. Les journalistes m’ont convoqués et devant un conseil d’administration, je leur ai apporté toute les preuves sur papier que j’avais et ils ont délibéré durant un mois avant de se décider à faire paraître un article sur moi. Le journaliste qui a écrit l’article a été comme par hasard muté à la suite de cela !!!! Et l’article résume si peu l’horreur de ces années passées et de ce que j’ai subie comme menaces, insultes, sa nouvelle femme s’y est mise aussi, il fallait que je « demande conseil dans la prière » et autre moralisation. Ils refusaient tout dialogue, puisque je n’étais pas sur le chemin de Dieu, il n’y avait pas d’alternative, juste un langage binaire, le bien et le mal, j’étais le mal et eux le bien, puisque Dieu les éclairait. rnrnMon ex-mari et le « prophète » m’ont menacée de me faire un procès en diffamation, eux qui ne croient qu’en la justice divine !!!! Je leur ai répondu que je n’avais plus rien à perdre que la vie, puisque j’avais tout perdu, travail, mari, maison, mais dans leur « immense mansuétude » il ne l’ont pas fait pour me montrer leur « générosité ». rnMa boite aux lettres était inondée de poursuites d’huissiers, de contentieux, des banques, de jugements de tribunaux, je ne comprenais rien à leur charabia et en plus dés que j’essayais d’avoir une relation suivie, mon ex-mari téléphonait et racontait des horreurs sur moi à mon petit ami, il faisait des paris sur le nombre de mois que je resterais avec lui, avec mon fils de 7 ans. rnMais le pire dans tout cela, c’est que mon fils avait de sérieux problèmes d’hormones de croissance, j’avais pris toutes les garanties sérieuses pour qu’il soit suivi correctement, et il refusait de le faire soigner, j’ai dû me battre aussi pour cela. Il fallait soi-disant faire confiance à Dieu pour sa guérison. Certainement, comme faire confiance à Dieu concernant les dettes, parce que même lorsque je serais morte tout ne sera pas remboursé, et si actuellement, il arrivait quelque chose à mon fils, en tant qu’héritier, il devrait continuer à payer pour moi. Mon ex-mari a hypothéqué l’avenir de mon fils pour donner « la leçon à une païenne comme moi qui se vautrait dans la vallée grasse ». rnLes mots couchés sur le papier n’exorciseront pas toute l’horreur vécue durant toutes ses années où ma jeunesse fut gâchée, aujourd’hui il ne me reste que toutes ses dettes à rembourser, je vois rarement mon fils, il est grand maintenant, mais il y a tellement de non-dits douloureux entre nous, que c’est une souffrance à chaque fois que je le vois. Il reste très emprunt du discours « arésien » et pour ne pas avoir à me disputer avec lui, j’évite certains sujets. Son père lui a dit tellement de mensonge. rnMa responsabilité dans tout cela, est d’avoir été perdue par ce défoulement de discours fanatiques, d’avoir minimisé au début tout cela, de ne pas avoir été assez ferme, d’avoir eu des problèmes familiaux à régler, de ne jamais avoir voulu utiliser les mêmes armes qu’eux, de n’avoir jamais voulu séparer mon fils de son père. rn
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